Le repas de famille est le lieu par excellence où se conjugue les joies et les tabous, le léger et le grave. Il est le théâtre des oppressions de classe et des frictions sociétales. On y ressent par ricochet les conséquences des décisions politiques. En disséquant mes souvenirs de famille je tente d'y voir plus clair dans mes colères féministes et de lutte des classes. S'asseoir à table c'est faire l’expérience de la communion dans le bon comme dans le mauvais sens. On veut parfois retourner la table ou s'étouffer face aux remarques des tontons racistes mais les repas de famille qu'ils soient pris dans des villas de bord de mer ou sur des nappes en papier Gifi sont un point d'acrage collectif.
Mémoire DNSEP, Mettre les pieds dans le plat - Commensalité et dissidence, autoédition